Brassens : Supplique pour ne pas être exposé à la Cité de la musique !

Publié le par jean-max mejean

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Ô vie heureuse des bobos qui croient dépoussiérer les choses

Et comme Saturne, croyant bousculer les roses,

Tuent le temps comme ils peuvent.

Quand deux imbéciles heureux

S’amusaient à des bagatelles,

Un tas de génies amoureux

Venaient leur tenir la chandelle dans une expo

Dans un temple de béton armé

Qui tente de se repeindre aux couleurs de l’impasse.

Quand ils sont tout neufs,

Qu’ils sortent de l’œuf,

Du cocon,

Tous les jeunes blancs-becs

Prennent les vieux mecs

Pour des cons.

Bien sûr qu’il y a du boulot,

De bons techniciens

Et surtout des téléramistes qui font la queue deux heures pleines

Pour entrevoir les muscles du sacré Georges

Qui caresse la chatte de Jeanne ou soulève ses haltères.

La co-commissaire pendant ce temps se désaltère

Car à force de cracher dans tous les micros,

Elle a soif la bougresse.

Ça ne lui suffit pas de déblatérer,

Il faut aussi que la pauvrette fasse du buzz.

Partie gagnée d’avance, car la Cité est une forteresse

D’airain, un coup d’aile d’oiseau ne l’entame même pas

Aurait dit ce cher Léo.

Entre Fort Bastiani et palais des Ubu

La Cité de la musique n’a pas besoin

D’emboucher les trompettes de la renommée.

Il lui suffit d’exister sur Internet

Et le reste des médias au garde à vous

Retransmet le moindre de ses pets.

Mais les amours d’antan,

Pour qui n’a rien compris à tonton Georges

ce ne sont pas les pulls nylon

qu’ils soient bleus ou marron foncé,

c’était de la grisette :

Margot la blanche caille

Et Fanchon la cousette,

Pas la moindre noblesse,

Excusez-moi du peu…

Mais la mélancolie, il y a longtemps que les branchouilles

L’ont chié avec les reliefs du Lagarde et Michard

Car pour eux La pléiade ça sert qu’à décorer

Une étagère de chez Roche Bobois.

On en pleurerait des larmes entières

Et pas de crocodiles, malheureusement pas de gorille à l’horizon

Pour leur dépoussiérer le fondement.

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